Restauration de céramiques archéologiques

 

La restauration des céramiques et des verres archéologiques a pour objectif de préserver en stabilisant les œuvres et en permettant leur manipulation pour l’étude scientifique. Ces objets peuvent provenir de fouilles archéologiques ou de découvertes fortuites et elles peuvent être endommagées, fragmentées ou affaiblies par le temps et les éléments. Des traitements de conservation curative sont souvent nécessaires : dessalement de céramiques, consolidation des objets altérés par l’enfouissement, stabilisation d’éléments métalliques dans les objets composites. Des analyses peuvent être préconisées pour connaître la composition des matériaux, des traces de contenus anciens ou des produits d’altération. Les matériaux et techniques utilisés répondent aux critères de stabilité et de réversibilité conformes à la déontologie de la profession.

 

La restauration des objets archéologiques implique plusieurs étapes importantes :

  1. Documentation : Avant de commencer la restauration, il est essentiel de documenter l’état de conservation de l’objet par des photographies, des examens sous lumière UV et des analyses et tests complémentaires si nécessaire.
  2. Dépoussiérage et nettoyage des objets archéologiques : Le dépoussiérage est nécessaire pour éviter de favoriser des altérations de surface en raison de l’hygroscopicité de la poussière. Avant toute intervention le degré de nettoyage doit être décidé avec le responsable scientifique de l’œuvre : les dépôts archéologiques, les résidus de contenus anciens et les marques de fouilles doivent être préservés et les techniques de nettoyage doivent être adaptées à ces objectifs et à l’état de conservation de l’objet.
  3. Consolidation des objets archéologiques: Si la structure de l’objet est fragilisée ou qu’il présente des fissures, il peut nécessiter une consolidation. La consolidation peut être réalisée par infiltration ou en bain selon la nature de l’altération, avec des produits adaptés. La consolidation peut être nécessaire avant de nettoyer l’objet dans le cas où sa surface est très fragile, à l’aide un consolidant temporaire.
  4. Collage des objets archéologiques : les objets cassés en plusieurs fragments sont collés à l’aide de résines adaptées à la nature des matériaux et à leur état de conservation.
  5. Comblement des objets archéologiques : le comblement de lacune est proposé dans le cas où l’objet est instable et nécessite pour sa stabilité et sa bonne conservation. Il peut être partiel et ne concerner que la zone instable de l’objet. Lorsque la forme de l’objet le permet, les comblements sont mis en forme à part et collés une fois terminés pour limiter les manipulations sur l’objet. Le comblement de lacunes peut être coloré dans la masse ou teinté ensuite en surface. Les restitutions sont réalisées de manière à être identifiables comme des ajouts modernes, et les matériaux et des techniques utilisés sont soigneusement choisies en fonction de la composition et de l’état de conservation de l’objet.
  6. Réintégration colorée : la retouche des zones restituées peut être réalisée en surface avec des peintures ou des pigments appropriés, sans déborder sur l’original, en concertation avec le responsable scientifique de l’œuvre.
  7. Rapport d’intervention :  les interventions réalisées sont détaillées dans le rapport d’intervention ainsi que les préconisations de conservation préventive, en particulier le climat adapté à la conservation de l’objet.

 

 

 

statuette en terre cuite de soldat de l'armée de l'empereur Qin Shi Huangdi, 3e siècle avant JC, Chine, en cours de restauration